Amour kérosène

Photo : Noémie Calderon Tremblay, Emmanuelle Gingras sur la photo.

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Poème

Amour Kérosène

30 degrés 

on se colle en shirinyuku sur les arbres

30 degrés 

on se glisse sous l’eau visqueuse 

on a tout perdu sauf

le climat 

fucked up 

de nos états d’âmes

est-ce que c’est l’amour qui fait mal 

ou est-ce qu’on est fous de s’aimer ? 

35 degrés

on se dégouline sur la peau

on pue de nos carences

extraites de nos puits d’enfance

on carbure plus fort plus haut

dans la naphte sombre

est-ce que c’est l’amour qui fait mal

ou est-ce qu’on est fous de s'aimer ?

37 degrés

on est beaux sous les nuages

éblouis des mirages

parents aveuglés, innocents

on s’embrasse pour oublier

l’océan noir l’orage

est-ce que c’est l’amour qui fait mal

ou est-ce qu’on est fous de s'aimer ?

38 degrés

dépendant du mot toxique

otages des abus d’avant

on se dorlote psychotique

on crache souvent le temps

pour oublier sa marque

sur nos territoires

on crache souvent le temps

pour oublier sa marque 

sur nos territoires 

est-ce que c’est l’amour qui fait mal 

ou est-ce qu’on est fous de s’aimer ?

40 degrés

nés de la pensée magique

perpétuée par l’oubli

on s’écrase dans la gorge

nos chimiothérapies

on se dit «adieu, reste»

est-ce que c’est l’amour qui fait mal

ou est-ce qu’on est fous de s’aimer ?

41 degrés

notre amour est un dégât astral

une tache qui ne part pas

une obsession globale 

qui nous ensevelira

43 degrés

on s’empoigne comme des bouées

on se fige, lourds, dans le courant

trempés des os jusqu’aux pieds

on rêve de collectif

on rêve de recommencer 

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