Crédit photo : JonathanL'Orange

  • Je suis une autrice et comédienne de la relève, queer, née à Gatineau-Ottawa (territoire anishinabeg), travaillant à Tiotiake-Montréal ainsi que dans le Canada francophone hors Québec, particulièrement dans ma région natale.

    Après avoir étudié en interprétation théâtrale à l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe pendant deux ans, je suis allée compléter un baccalauréat en théâtre à l’Université d’Ottawa, avec une mineure en sciences politiques. J’ai ensuite obtenu deux résidences de création pour mon premier texte Profil, portant sur la dictature du bonheur sur les réseaux sociaux, qui a pu être présenté devant public à Gatineau, d’où je viens, juste avant la pandémie. En parallèle de ma carrière de comédienne, j’ai écrit Laurence, une pièce sur l’amitié au féminin et son pouvoir face à la maladie, qui a obtenu deux bourses de création.

    La pandémie a toutefois amené un tout autre angle à ma jeune carrière. Les enjeux écologiques se sont placés au centre de mes réflexions. J’ai complété une maîtrise en recherche et création sur le potentiel des écoémotions au théâtre et j’ai commencé à aborder les impacts émotifs et relationnels de la crise climatique dans mes différents textes, notamment à travers une pièce in-situ en forêt Au-delà des ruines (explorée lors des laboratoires de création du Centre National des Arts) puis l’écriture d’un roman en cours parrainé par l’UNEQ. Co-fondatrice de l’organisme Éclore, je travaille activement à lier davantage les artistes au grand mouvement de la transition sociale et écologique. Finalement, dans les dernières années j’ai travaillé comme comédienne au sein de différentes compagnies, dont le Théâtre français du Centre National des Arts, le Théâtre du Trillium et l’École nationale de théâtre. 

  • Je crée principalement par amour des autres, puis par indignation face aux injustices. J’aime explorer la poésie dans la franchise et la douceur dans la révolte. C’est nourri de mes contradictions que j’écris : franchise décapante et douceur, sensorialité et text0-centrisme, intellectualisme et amour intuitif. La musique et l’art cinématographique sont parmi les médiums qui m’inspirent le plus dans la forme. Le souffle est le fil conducteur de mes créations. Je cherche à faire ressentir l’urgence d’agir, mais aussi l’amour comme force déchirante. 

    En cette ère de polycrise (sociales, environnementales, politiques et économiques) je crois que les arts peuvent nous aider à reconnecter au vivant et apprendre à faire communauté. Mes obsessions du moment dans la création sont : l’amour du territoire québécois (le fleuve, ses forêts, le minuscule grandiose), les femmes qui bâtissent et ont bâti (les amies, les mères) et la maternité comme territoire politique. 

    Ma démarche de création mêle écriture textuelle, de plateau ainsi que processus de co-création avec le territoire et les interprètes. En tant que metteuse en scène je perçois le laboratoire de création comme un espace pour pratiquer la communauté, avec une emphase sur la direction d’acteurs, la psychologie des personnages et les valeurs qu’ils portent, nourrie par mon bagage universitaire en ce sens. 

Cycle de création sur les impacts émotifs de la crise climatique 

Du deuil écologique des forêts cathédrales qui disparaissent dans l’aveugle silence, de l’épineuse question de la maternité en contexte de crise climatique, à l’éco-anxiété intergénérationnelle, mes créations des dernières années explorent tantôt par la poésie, tantôt par une prise de parole plus frontale, les déchirements intimes complexes de cette époque écologiquement et socialement trouble. 

De la création chorégraphique in situ en forêt, à l’exploration par la matière brute, aux rencontres avec des militant.e.s et à la consultation d’experts en adaptation aux changements climatiques, les processus de ces œuvres s’enracinent au-delà du milieu artistique et deviennent même le terrain de l’expérimentation de solutions et de nouvelles manières de vivre, de lutter ou de faire communauté. 

Ce cycle est nourri par mon expérience comme militante pour la justice climatique, ma maîtrise sur l’intégration des éco-émotions au théâtre et la création d’une OBNL liant le milieu environnemental au milieu artistique. 

Voici quelques-uns de mes derniers projets en tant que créatrice !

Sybille-rivière : poème sur la rivière des Outaouais

Il y a quelques mois j’ai eu l’immense privilège d’être invitée par Véronique Sylvain et David O’Meara pour écrire un poème sur la rivière des Outaouais dans le cadre de Versa fest Ottawa. Mon poème a ensuite été publié dans un zine Verse on the Banks / Poèmes sur le rivage accompagnés de ceux des autres auteur.ices. 

Après plusieurs promenades, près de ce cours d’eau, l’histoire d’une femme qui rencontre une autre femme, en plein milieu de la nuit, au cœur du ventre de la rivière m’est apparue. 

Voici quelques extraits : 

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